Bienvenue à tout.e.s,

Nous sommes des étudiant.e.s en première année de formation au sein du Master Etudes culturelles sur le Campus Lettres et Sciences Humaines, à Nancy. Durant ce semestre, notre projet universitaire consiste à imaginer et à élaborer un événement littéraire exclusivement en ligne qui a pour thème central, la nouvelle. 

L’objectif de ce projet s’axe sur la valorisation et la mise en avant de la pratique de la nouvelle, sous différents aspects, en vous partageant des contenus variés. A travers cette démarche, il s’agit de vous faire découvrir l’univers qui caractérise ce genre littéraire encore peu reconnu aujourd’hui.

Sur notre site web vous pourrez retrouver les différents travaux réalisés par trois groupes étudiant.e.s du Master Etudes culturelles. Des nouvelles rédigées par le groupe des écrivains, des lectures de nouvelles étudiantes et professionnelles mises en voix par le groupe des lecteurs, ainsi que des dossiers de recherches qui proposent des analyses approfondies sur la nouvelle. 

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A bientôt ! 

L’équipe du Master 1 Etudes culturelles

Page Blanche, Manon Inderbitzin

Le temps passe si vite, les heures défilent mais les mots ne fusent pas. Il est déjà quinze heures et je suis toujours face à cette longue page blanche qui refuse de se remplir, elle donne même l’impression de s’agrandir au fur et à mesure que ma motivation diminue. Voilà déjà une semaine que je ne parviens plus à écrire, je suis piégé dans cette histoire sans fin, incapable de conclure mon ouvrage. Je jette un rapide coup d’œil sur mon calendrier, la deadline est dans trois jours. 

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Un va-nu-pieds parmi tant d’autres, Aurèle Deglin

Je viens du littoral. Je suis un sans papier. Depuis la crise sanitaire, on me marche moins dessus. Par conséquent, je squatte plus longuement la même zone. Apparemment, la population se plaint de ne plus être libre. Je ressens la même chose mais mon avis importe peu. Tout le monde s’en moque d’apprendre que je n’ai plus le droit d’être témoin des histoires d’amour. Pourtant, j’aime ça. Dans ma vie, j’ai eu l’occasion d’en voir en tout genre. Mais comprenez bien que maintenant la distance et les masques en ont découragé plus d’un. Les personnes ont peur de faire un pas en dehors de chez elles et un pas envers les autres. Alors, on ne me prête plus autant attention. On n’ose plus m’approcher bien que je n’aie jamais mordu. Au contraire, j’ai le pouvoir de faire voyager tous ceux qui me regardent attentivement. En échange, on me fait voyager par des mots ou par un regard qui reflète la fascination éprouvée à mon égard. Parfois, j’ai même des invitations à suivre mon interlocuteur. On partage notre existence, car au fond, je suis un ensemble de molécules comme vous. Je suis juste un peu divergent.

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Le loup ne viendra pas ce soir, Sarah Mouffok

Illustration inspirée de Corinne Reid

La pire violence est celle qui, indicible, envahit votre intimité.

Le souvenir est toujours le même. 

Dès que la nuit déposait son voile sur la maison endormie, le loup s’engouffrait dans ma chambre. Le rituel ne changeait pas. Discrètement, tapis dans l’ombre, il m’observait pendant d’interminables minutes. J’essayais de lui échapper en me recroquevillant sous ma couette, le regard noyé de larmes et la respiration coupée; mais je n’y parvenais jamais. 

Il finissait toujours par s’allonger à côté de moi. Le loup ne se cachait jamais sous mon lit et il n’était jamais en retard; encore moins pour ces choses-là. 

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La chute de l’espoir, Angélique Duschene

Elle entre dans l’élévateur. Direction l’étage 175. Elle déteste cette affectation. 3 secondes pour enfiler ses gants. 5 pour ajuster ses lentilles de précision oculaire. L’élévateur monte tellement vite que s’acquitter de ces tâches lui permet d’oublier les cris de son organisme malmené par la vitesse de la cabine.

Plus que 30 étages. Elle déteste cette affectation. 

Elle est née pour cette affectation. 

Le rythme de la tour continue de battre la mesure dans sa tête. 

Ça ne s’arrête pas. 

Jamais. 

Plus que 25 étages.

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Le dernier jour de ma vie, je veux le passer avec toi.

Des mots, griffonnés au stylo bille sur un bout de copie déchirée qui ne m’ont jamais quitté. Ces papiers soyeusement pliés, glissées entre deux cahiers, dans une trousse, sous une porte de casier, c’était toi. Discrets, maladroits et d’une honnêteté brulante qui restait sur le bout de mes doigts quand je les fourrais dans ma poche. Des souvenirs, des morceaux de nous dont je n’ai jamais su, jamais pu me séparer.

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